Ma première approche de l’art a débuté par la découverte de la peinture. Plus particulièrement l’aquarelle et par l’aquarelle l’accès à un regard particulier sur la lumière. Cette expérience m’a orientée naturellement vers une formation de décor en céramique, puis vers la sculpture.
J’ai trouvé à travers l’univers de la céramique un rapport intime entre la matière et mon propre corps. Lorsque la malléabilité de la terre et ses différentes textures valorisent la sensation du toucher et du vivant, j’ai le sentiment d’être face à « un autre corps ».
depuis maintenant plusieurs années, je m’intéresse au couplage du grès et de la porcelaine et aux forces contraires que ces deux terres entraînent en cohabitant. La finalité étant de faire apparaître leurs tensions. Pour moi ces oppositions de matière et de lumière reflètent les différents mouvements émotionnels et structurels de l’être humain. Je parle ici du corps sans le représenter de façon figurée, du corps dans son abstraction et son intériorité non perceptibles à l’oeil nu.
L’année 2024, marque une rupture (ou un retour). L’envie de se délester, d’aller vers des formes plus petites, simples, sans émail. Un retour à l’essentiel, à plus de sobriété. Le désir de trouver des réponses dans des formes architecturales qui questionnent l’intériorité humaine.
De mon point de vue, les émotions forment à elles seules une empreinte. J’affectionne ainsi l’idée de les représenter matériellement comme des moments charnières d’une vie qui nécessitent le plus souvent un lâcher prise. j’assimile ainsi le travail de la couleur et de l’émail à cette notion d’espérance qui permet le dépassement de soi et la possibilité de cheminer vers un monde plus serein.
L’empreinte de l’âme – Série Empreintes – 2018