Les Lignes d’eau sont une série d’œuvres aux formes épurées. Chaque pièce a subi une coupe aléatoire en son milieu qui la divise en deux partie asymétriques. Par la suite, chacune d’elle est reconstituée en laissant apparaitre l’intervalle provoqué par la coupe subie. Les Lignes d’eau sont donc ces intervalles modélisant une ligne virtuelle que l’on découvre en regardant l’œuvre posée au sol et sur laquelle repose toute la thématique de mon travail, à savoir ce qui relève du processus de transformation et d’évolution d’un être vivant. Certaines pièces ont subi une « réparation » à l’or*. L’objectif étant de rendre visible une fêlure plutôt que de la dissimuler. La cicatrice devient alors un point de brillance. La Ligne d’eau qui caractérise ce travail, qui le structure, qui marque un passage, suggère que les ouvertures et les distances puissent aussi former des ponts invisibles, liens entre deux endroits différents et proches à la fois. La rupture ne serait-elle pas aussi un lieu d’ouverture, ce moment délicat que nous devons franchir pour mieux nous réapproprier l’évènement et le sublimer.

*Technique japonaise du Kintsugi